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Neurosciences et méditation

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Contexte historique : Les premières recherches abouties significatives suivent l’arrivée de nouvelles technologies d’imagerie médicale. Elles ont été publiées dans les années 2000 sous l’impulsion de Francisco Varela, neuroscientifique français d’origine chilienne et Richard Davidson, directeur d’un laboratoire en neurosciences à l’université du Wisconsin (créateurs également du « Mind & life » Forum avec le Dalaï Lama dans les années 80).

En 2001, Mathieu Ricard a rejoint l’aventure pour se prêter notamment à diverses expériences en qualité de méditant expert au bénéfice d’une longue pratique (plus de 10’000 heures). 

En 2002, Antoine Lutz, chercheur en Neurosciences a rejoint leur centre de recherche après avoir réalisé sa thèse en Neurosciences Cognitives sous la direction de Francisco Varela.

Parmi les définitions proposées (Antoine Lutz & al.2008) : la méditation est un ensemble de pratiques développant la régulation des émotions et le contrôle de l’attention. C’est également un entrainement mental visant notamment à la transformation de soi, de l’expérience consciente, et au développement d’un bien-être durable.

Parmi les différentes pratiques , nous retiendrons le MBSR (Jon Kabat -Zinn 1979) et le MBCT (Z.Segal, J.Teasdale, M.Williams 2002) :

Le cursus MBSR et ses bénéfices (Jon Kabat-Zinn) :

  • Soulage le stress et l’anxiété ;
  • Meilleure régulation de l’humeur ;
  • Résilience émotionnelle ;
  • Développement d’un calme intérieur, meilleur équilibre et contrôle mentale ;
  • Diminution du niveau des douleurs chroniques ;
  • Progression dans sa capacité à se détendre et profiter de la vie ;
  • Amélioration de l’estime de soi / confiance en soi ;

Pour aller plus loin, vous pouvez explorer les liens suivants :

Antoine Lutz’s Homepage (wisc.edu)

Antoine Lutz : « Méditer améliore certaines fonctions cérébrales » – Le Point

Comment la méditation agit sur le cerveau : Cortex Mag – Cerveau, cognition et neurosciences pour tous (cortex-mag.net)

Meditation and the neuroscience of consciousness: An introduction. – PsycNET (apa.org)

The Effect of Mindfulness-based Programs on Cognitive Function in Adults: A Systematic Review and Meta-analysis | SpringerLink

The plasticity of well-being: A training-based framework for the cultivation of human flourishing – PubMed (nih.gov)

Méditation, où en sommes-nous? | Pour la Science

Depuis les recherches se sont multipliées notamment en épigénétique. Quel est l’impact de la méditation sur nos gênes ? la chercheuse Perla Kaliman a publié différents résultats de recherches sur ce sujet.

Quels sont les bénéfices de la méditation sur le cerveau ?

Augmentation de la plasticité cérébrale : les neurosciences ont pu établir que le cerveau humain était beaucoup plus plastique que l’on pensait. Par exemple on observe une corrélation entre le volume de l’hippocampe et de la mémoire spatiale en fonction de l’expertise utilisée, notamment sur les chauffeurs de taxi londonien où le volume de l’hippocampe augmente.

Il a été démontré que le cerveau peut s’adapter à un entrainement particulier. Il est ainsi doté de capacité plastique afin de développer une zone plutôt qu’une autre en fonction de la répétition d’une activité.

A ce titre, il existe une forte plasticité au niveau du Cortex Préfontal Antérieur et Médian ainsi qu’un lien entre les aires frontales et la maturité (diminution du cortex avec l’âge). Il existe également un lien causal entre mécanisme mental et le fonctionnement du cerveau.

Pour aller plus loin : Méditation : comment elle modifie le cerveau | Pour la Science

Les différentes recherches mettent également en évidence que la méditation induit des modifications structurelles et fonctionnelles :

Modifications Structurelles :

  • Augmentation de la matière grise (augmentation de l’Insula, du Cortex Frontal Dorso Latéral : aire de Brodmann 9 et du Cortex Préfrontal Antérieur : aire de Brodmann 10) ;
  • Diminution de l’Amygdale (les peurs) ;
  • Augmentation de la substance blanche.

Modifications Fonctionnelles :

  • Diminution de l’activation du Cortex Cingulaire Postérieur ;
  • Augmentation de l’attention : activation du réseau de Saillance et du Réseau Latéral Préfrontal lors de méditation par attention focalisée ;
  • Modification de l’activité électrique spontanée au repos et pendant le sommeil. Les études mettent en avant une augmentation des ondes Gamma avant la méditation et une très forte augmentation des gamma G pendant et après la méditation. Chez les méditants experts le ratio ondes Gamma / Ondes lentes est plus élevé avant, pendant et après la méditation (A ; Lutz 2004)

Sur le plan psychologique : les pratiquants contrôlent mieux leur attention, leur concentration et sont moins sensibles au stress. Une meilleure gestion des émotions se développent dans le temps avec une capacité à prendre du recul plus rapidement .

Une meilleure réponse aux peurs est également observée.

Pour aller plus loin :

Meditation and the neuroscience of consciousness: An introduction. – PsycNET (apa.org)

Attention regulation and monitoring in meditation – ScienceDirect

The Effect of Mindfulness-based Programs on Cognitive Function in Adults: A Systematic Review and Meta-analysis | SpringerLink

Cognitive-Affective Neural Plasticity following Active-Controlled Mindfulness Intervention | Journal of Neuroscience (jneurosci.org)

Mental Training Enhances Attentional Stability: Neural and Behavioral Evidence | Journal of Neuroscience (jneurosci.org)

Regulation of the Neural Circuitry of Emotion by Compassion Meditation: Effects of Meditative Expertise | PLOS ONE

La méditation impacte la biologie périphérique comme le vieillissement cellulaire et les mécanismes de la pro-inflammation :

S’agissant du vieillissement cellulaire, la méditation agit sur l’activité Télomérasique. Elle maintient les télomères et assure la stabilité du matériel génétique durant le processus de division cellulaire et notamment la longévité des cellules immunes. Cette activité télomérasique nous renseigne sur l’âge cellulaire. Elle est plus élevé chez les méditants experts avec pour conséquence un effet protecteur notable (une personne stressée a un âge cellulaire plus élevé). Pour aller plus loin :

Intensive meditation training, immune cell telomerase activity, and psychological mediators – PubMed (nih.gov)

La méditation a une action bénéfique sur les mécanismes de la pro-inflammation (P.Kaliman 2013). Pour aller plus loin :

Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory gene expression in expert meditators – PubMed (nih.gov)

L’épigénétique est un des mécanismes responsables des effets durables et parfois multigénérationnels du stress chronique. Elle peut avoir un effet également sur la réversion des effets des traumas.

Une journée de méditation chez des méditants experts changent la méthylation de l’ADN :

Differential DNA methylation in experienced meditators after an intensive day of mindfulness-based practice: Implications for immune-related pathways – PubMed (nih.gov)

Il est observé également une réduction de la réponse auto-immune (T.W.W. Pace 2008, M.A. Rosenkrantz 2013).